« Pour des raisons multiples, les Français ont un rapport difficile au compromis, qu’il soit politique ou social. Le compromis est la plupart du temps perçu comme une compromission. Cette propension à refuser le compromis a des origines lointaines. »

… « La principale difficulté de la progression du compromis est que la culture des élites de l’État est, en France, une culture hiérarchique de l’autorité verticale où un intérêt général défini d’en haut … Le gouvernement de la société est la plupart du temps, quel que soit le secteur (santé, éducation, environnement, décentralisation, fiscalité…), descendant et cloisonné même sous un macronisme qui prétend associer les acteurs sociaux à la décision par les mécanismes de la démocratie participative (« grand débat national », Convention citoyenne pour le climat, Conseil national de la refondation…). » Pascal Perrineau

Je le dis et le répète, c’est bien au modèle pyramidal qu’il faut s’en prendre, mais ce n’est pas si simple, car il est indispensable principalement, pour faire appliquer les décisions prises. Le problème réside principalement dans la qualité des décisions ! Voilà pourquoi je me concentre sur l’excellence décisionnelle qui accorde plus d’importance à la méthode de prise de décision, puisqu’elle réunit la réflexion des parties prenantes.

Prenons de la hauteur et soyons humbles : les problèmes d’aujourd’hui ne résultent-t-ils pas des décisions d’hier ?

De nos jours, on peut affirmer que lorsque quelque chose va mal, c’est bien parce qu’on a ignoré ou fuit la réalité ou la complexité, or le meilleur remède à la complexité est la capacité à co-construire !

De plus, de nos jours, la complexité des organisations et la volonté de participation à la décision constituent deux contraintes que les décideurs doivent prendre en compte.

Voici pourquoi la prise de décision est rendue bien plus difficile qu’hier du fait de la complexité qui est partout. Pourtant nombreux sont les décideurs et les commentateurs qui n’en n’ont pas conscience. Normal me direz-vous : la complexité ne fait pas partie des enseignements scolaires !

Pascal Perrineau évoque le rapport difficile au compromis qui serait perçu comme une compromission. Le problème du compromis, c’est qu’il confronte deux (ou plusieurs) organisations pyramidales en compétition !

La co-construction dont je parle est d’un autre ordre, encore faut-il comprendre que pour co-construire, il est nécessaire de s’extraire du modèle pyramidal. Là est la principale différence avec le compromis.

S’extraire du modèle pyramidal nécessite un changement de lunettes pour accepter un regard différent sur le modèle pyramidal dont la finalité est de traiter l’Ordre, avec ses codes : règles écrites, cloisonnements, contrôle et … compétitions.

Exemple de la réforme de la PJ … La volonté du ministre de réduire les cloisonnements est louable, mais il a choisi, comme souvent en France, d’imposer une réorganisation sans consulter les parties prenantes en amont de sa décision. Il annonce sa décision pyramidale, et maintenant les différentes parties prenantes manifestent … de fortes critiques.

Le changement de lunettes que j’évoque consiste à adopter un regard paradoxal sur les organisations : Ordre, pour assurer la pérennité et la performance collective de l’organisation et Désordre intelligent pour traiter la complexité et viser l’excellence décisionnelle.