Bien de nos maux viennent de l’organisation pyramidale, telle est ma conviction. Parce que ce modèle pyramidal cloisonne et segmente. Encore faut-il ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le modèle pyramidal est nécessaire pour la conduite des opérations courantes et l’exécution des décisions ; en revanche, comme nous l’allons voir, il n’est pas en mesure de traiter la complexité : « sauver la Justice en danger. »
Dans le cas qui nous préoccupe, le ministre de la Justice dénonce une culture de l’entre-soi. Son entourage déplore la méconnaissance de l’institution judiciaire. Deux des plus hauts magistrats déclarent » la Justice en danger ».
Bref « la maison brûle et nous regardons ailleurs », comme disait dit Chirac en 2002 à Johannesburg. Il est toujours plus facile de voir ce qui se passe ailleurs plutôt que chez soi.
Il faut donc, un jour, bien tenter de donner des réponses à des dizaines années de pratique de la poussière glissée sous les tapis dans chaque segment de ce beau modèle pyramidal. Chacun va s’attacher à ressortir ses vieilles revendications qui n’ont jamais été réglées.
Les constats sont lourds, très lourds : système à bout de souffle, désespérance collective, faillite actuelle, justice en état de délabrement, justice en danger, …
Il est temps de siffler la fin de la partie disent les responsables. Ils se rendent compte, enfin, que ne rien faire à un coût ! Soit.
Mais ce faisant, le gouvernement a généré de nombreuses attentes, chacun voit midi à sa porte, chacun ne voit que dans ce que j’appelle son segment, sa prison : les magistrats ici, les avocats là, et puis les greffiers, les personnels pénitentiaires, les policiers, les notaires, les citoyens et les élus. Que de frustrations en perspectives quand on ne sait pas traiter la complexité. On voit clairement qu’elle ne peut être traitée en restant dans le modèle pyramidal fait de segmentations dans lesquelles chacun défend l’intérêt de son segment !
Bref, si ces États Généraux ont pour but de dresser un bilan de la faillite du système, il est fort à parier sur son échec, comme le Grand Débat.
Le but de la révolution managériale que je propose permet, en particulier, d’enrichir le modèle pyramidal pour prendre de bonnes décisions en intégrant la REALITE si souvent ignorée par les responsables politiques en particulier. Mais la complexité et la réalité se rappellent toujours à notre bon souvenir quand on les ignore.