« Le doute est le commencement de la sagesse. » Aristote ; Éthique à Eudème – IVe s. av. J.-C.
Discuter, comme au café du commerce, consiste à échanger des idées sans idée de manœuvre bien précise. C’est le cas du responsable qui entame une réunion avec une idée bien arrêtée et qui demande pour la forme aux personnels présents : « Qu’en pensez-vous ? » Compte tenu du système pyramidal, personne n’ose vraiment lui rétorquer que son idée est mauvaise.
On est plutôt dans la manipulation ! A contrario, la discussion est utile pour régler une difficulté dans une ambiance simple ou compliquée où l’on s’applique à résoudre rapidement un problème. Pris par le temps, la solution est prise dans l’urgence. Il s’agit en cela du fonctionnement normal de la structure. On discute, on trouve vite la solution on décide rapidement, on applique.
Réfléchir collectivement est un mode d’action totalement différent, dès lors qu’il s’agit de se poser des questions et de chercher ensemble des réponses et des émergences. Dans ce cas, les réponses sont alors coconstruites avec les idées des autres.
D’une façon schématique, on discute sur le coin d’une table alors que pour réfléchir il faut du temps et surtout de l’organisation afin d’éviter ce que l’on voit souvent dans les réunions, c’est-à-dire la manifestation de profils que vous reconnaîtrez sans doute : les bavards qui monopolisent la parole, les égocentriques qui tuent les idées qui ne viennent pas d’eux, les timides qui n’osent pas prendre la parole et le ping-pong qui est cette propension qu’ont ceux qui veulent répondre tout de suite à une idée à peine exprimée avec laquelle ils ne sont pas d’accord.
La co-construction est un travail de réflexion vraiment collectif, un apprentissage collectif, qui permet de faire émerger l’intelligence collective qui n’est jamais que le résultat de la co-construction.
Dans la co-construction, une dizaine de personnes apportent une vision plus complète sur le rôle de chacun au sein de l’organisation. Face au problème, chaque participant dispose de son point de vue ; le travail collectif permet alors de faire prendre conscience à tout le monde qu’il est nécessaire que chacun fasse évoluer ses perceptions.